Cherchons la faute
Dans la septième journée de Ligue 1,
il y Le Mans – Lorient, bon ok, c’est surtout PSG
– Marseille.
Quelle déception ! Pas une
polémique cette semaine, rien.
Les journalistes et les dirigeants de
club n’ont pas eu le temps, pensez-vous.
Le classico dans la même semaine que
le doublé de Govou ?! Il y a de quoi se faire effacer des lignes
éditoriales. L’Equipe commence tout
juste à réellement faire monter la sauce et vient de délaisser la partie
mystique du France – Italie de mercredi.
Mais que se mettre sous la dent
creuse ?
L’Equipe.fr traite des échanges de
joueurs entre les deux clubs dont le dernier fut très modeste.
Mais rien d’autre. Pas de paroles
plus hautes que d’autres. Même José Anigo se tait, même Fiorèse n’est plus là
non plus, il y aurait baleine sous gravillon que cela ne m’étonnerait pas.
Après des années d’infections d’ambiance,
les deux rivaux semblent avoir acheter une tenue de conscience. Il faudrait
bien quelques erreurs d’arbitrage, un pavé dans une vitre de bus, une boule
puante dans un vestiaire pour réchauffer les supporters.
Sinon, Canal+ ne s’attristera pas en
intégrant les jets de fumigènes dans leurs stats de match.
Pauleta : Tirs 6, Cadrés -2
Beye : Tacles 11, réussis 15
Fumigènes : Lancés 15, Blessés
57, Blessés graves 12 dont 2 du Kop Boulogne qui nettoyaient l’arme quand le
coup est parti.
Le résultat ne fait presque plus peur
tant la communauté du ballon rond tend à le dédramatiser.
Une défaite marseillaise et « ben
oui, de toute façon, une défaite à l’extérieur, ça nous arrivera, que ça soit à
Paris ou ailleurs » Habib Beye.
PSG – OM deviendrait-il un match
normal ?
Avec de vraies équipes, sans minots ?
Tout le monde arrêtera donc de s’offusquer
de la « parodie » de football du printemps dernier quand les jeunes
marseillais avaient décroché un match nul héroïque au Parc. Quoi qu’on en ait
dit, il s’agissait d’une configuration match de coupe entre un gros et un petit
poucet. Sûr qu’il n’y avait pas de grand spectacle, de dribble fou, de tir des
quarante mètres en lucarne opposée, mais c’était aussi ça le foot. Toutes les
semaines, sur les petits terrains à peine gazonnés, il y a plus de matchs comme
cela que de Lyon-Réal.
Désormais, les joueurs ne s’enflamment
plus autant qu’avant. Il était une époque vieille de dix ans où il fallait
savoir sauter à la corde sans corde pour traverser le terrain, où Ravanelli se
faisait des crocs en jambe dans la surface. Maintenant, pas un protège-tibia ne
se déplace sur les engagements.
Nous nous dirigeons vers un football
propre tenu par des arbitres aussi assermentés qu’un CRS de la porte d’Auteuil.
Vous pourriez sentir quelques regrets
dans ce calme apparent aussi éloigné de la réalité du supporter qu’un tacle de
Di Méco sur le ballon.
Le soufre que nous sentions au siècle
passé s’est évaporé, c’est pourtant mieux.
Que le meilleur gagne. Proprement.