Mater Razzi et les autres
Effectivement, ce n’était pas une revanche. La France a bien
battu sans contestation les champions du Monde dans un match dynamique et
maîtrisé mais cette victoire n’a pas le goût suffisamment épicé de la
compensation.
L’hymne italien fut sifflé jusqu’à ce que TF1 place ses micros
dans le cornet du trombone ou sur les support de la grosse caisse (à moins que
ce ne soit la régie). Le téléspectateur recevait donc plus sobrement le
Fratelli d’Italia.
Vieira, le capitaine, tapote la poitrine de son voisin Coupet à
l’amorce de la Marseillaise et soufflera un grand coup à sa fin. Le sourire
pincé de Gallas est bien là. La pression également.
Dans les onze, le Saha de Géorgie a été remplacé par Govou pour
une mise en place zidaniesque avec un Ribéry dans le rôle du maestro, chargé de
l’animation offensive et de faire accélérer le jeu.
Etonnante sélection de Sydney qui m’aura laissé échappé un ‘oh
ben ça alors’. Raymond aura donc vu un signe dans les astres car le ciel était
dégagé la nuit dernière.
Grand bien lui en a pris.
Minute de silence pour l’illustre ancien joueur - dirigeant de l’Inter de Milan, Giacinto Facchetti. La minute durant dix secondes, Fabien Pelous donna un coup d’envoi fictif en transformant le ballon par-dessus la tribune Nord, peut-être non loin des sept dizaines d’expulsés de Cachan invités par les cadres de l’équipe de France, Thuram et Vieira.
Première mi-temps :
Quand même, Govou ?! J’en étais encore à ces réflexions et
à la hauteur de l’herbe que Gallas déborda malgré une position de hors-jeu qui
alimentera la Gazetta dello Sport et Govou au deuxième poteau.
Reprise écrasée et petit filet opposé. 1-0
Ben mince alors.
Vidéo d’ambiance :
2ème minute de jeu :
Ma femme qui prépare ses cahiers vert pour ses CP :
T’as vu comment la pelouse a repoussé derrière ?
Moi : OUAIIIIIIIS ! Ouais ! , Oh ben mince
alors, en plus c’est Govou ! C’est dingue, c’est Govou, c’était bien la
peine que je raconte des conneries tiens !
Ma femme, très didactique : Ouais, mais les gars, fallait
faire ça en Coupe du monde.
C’est après cette réflexion que je cessais le dialogue avec la
dame et lui proposait de se concentrer sur les méthodes à déployer pour qu’il y
ait moins d’analphabètes en sixième.
Pendant que Jean-Michel et Thierry discutaient sur l’évidence de
la position illicite du néo-gunner et excusaient l’arbitre de ligne, je
songeais simplement au buffet de Materazzi qui n’a pas eu besoin de prendre un
coup.
Le match était parti sur les chapeaux de roues.
5’ Tir de Zambrotta à la Del Piero
Le pressing français est trop bas, l’Italie réagit bien.
11’ Buffon se fait piéger par un fourbe
rebond. Le grand gardien ne montre pas toutes les garanties d’invincibilité.
14’ Soufflet d’Henry sur Cannavaro. Le
nouveau madrilène n’est pas au mieux de sa forme physique.
18’ 2-0, Missile de Malouda comme en Géorgie,
Buffon repousse difficilement, Henry bien placé marque d’un plat du pied contré
par Cannavaro. Les deux remparts italiens du Mondial ne sont pas dans leurs
bons jours.
20’ 2-1, Le même but que d’habitude, coup
franc excentré qui passe devant les buts jusqu’au deuxième poteau et paf,
Gilardino tout seul. Arsène signalera la célèbre « déconcentration d’après but ».
25’ Jean-Michel Larqué reprend une dose des
pilules apportées par Pascal Praud qui s’adapte à son nouveau job : «
Arsène ! Il est en position de hors-jeu en plein dans l’axe de l’équipe de
France, quand même ! Hein, Arsène, cette loi 11, hein ! Arsène ! »
Arsène ne dit mot, c’est ce qu’on sent.
28’ Parade sur sa ligne de Coupet sur un faux
tir qu’un sénégalais aurait entré. Abidal avait fait faute.
34’ Sagnol s’enflamme et traverse latéralement
le terrain sur sa lancée en effectuant des dribbles qu’il ne saurait refaire.
Juste un peu plus tard, il parait que Donadoni téléguide ses
joueurs. Je cherche les antennes.
Deuxième mi-temps :
Le pressing français est plus haut. Gattuso distribue des
crampons un peu partout, Vieira se prend au jeu.
Curieux comme ce match n’a pas le parfum stressant d’une Coupe
du Monde. Il y aurait presque trop de maîtrise, une sorte d’assurance évidente
ressentie jusqu’à un canapé.
55’ Tête de Govou sur un centre de Sagnol et
sur le crâne de Cannavaro. Le ballon rebondit juste dans les 6m50 et Buffon est
aux choux. Doublé du joueur de la CFA lyonnaise.
Là, nous assistons à la démonstration d’une réussite totale. Et
je ne sais plus quoi dire de Govou.
La partie s’envole.
64’ Gilardino prend un jaune et envoie une
mine sur Coupet.
65’ Bout des doigts de Buffon sur un autre
tir de Sydney.
Ribéry commence à baisser de rythme mais est devenu indispensable au jeu. Se dirige t-on vers une nouvelle dépendance ?
73’ Entrée de Superpipo Inzaghi contre l’invisible Cassano. L’insupportable et non moins efficace superpipo, l’homme qui a tout appris à Cristiano Ronaldo dans l’art du salto-saut carpé.
Le match est correct, physique mais correct, de vraies passes
appuyées qui te fêlent un côte sur un amorti poitrine ou te pètent une
cheville.
77’ JML ou TG « Thierry Henry commence à
trouver le terrain un peu plus long qu’au début de la rencontre »
Je me dis que les tribunes rétractables du Stade de France n’ont
pas que du bon.
78’ Nouvelle parade décisive de Coupet.
88’ Main de De Rossi qui, cette fois-ci ne l’a
pas mis dans le pif d’un adversaire.
90’ A force de voir la coiffure de Coupet, je
me dis qu’une carrière à la
Florent Pagny n’est pas loin.
94’ C’est la fin, logique.
Le déroulement du match était simple avec un score favorable
rapidement. L’Italie n’a pas semblé au point physiquement mais la motivation
était bien là.
Il en fallait donc vraiment si peu le 9 juillet. Ce soupçon de
chance, de réussite, comme le hors-jeu non sifflé sur Gallas, le tir dévié d’Henry,
le penalty oublié d’Abidal…
C’était plus dommageable qu’injuste.
L’interprétation de la sélection de Govou par Domenech
Thierry Gilardi (26’) :« Govou
qui n’a jamais perdu en bleu. Il fête ce soir sa 25ème sélection. C’est
peut-être le porte-bonheur des bleus ! »
Sachant que ses matchs sont irréguliers, je propose que Raymond
fasse réduire Govou pour s’en faire un pendentif.
Thierry Gilardi n’oublie pas sa dernière visite à Disneyland :
(entre la 6’
et la 11’
(et je n’ai toujours pas compris le rapport entre la fée Clochette et une
cheville souple portée par une bonne vision du jeu)
(14’)
Thierry Henry vient de mettre Cannavaro dans le vent.
« oh la ! Cannavaro sera plus marqué (psychologiquement) qu’un autre défenseur
parce que justement, c’est un des plus forts défenseurs au Monde ».
Marrant, j’ai toujours cru que c’était le contraire.
Ribéry ne sera jamais un joueur de baby-foot :
Jean-Mimi : « Ribéry est un joueur intéressant, il ne
connaît que la marche avant »
La véritable revanche sera Italie - France de 2007.
Et cette fois ci, C'est à l'Italie de gagner.
(France toujours invaincue contre l'Italie depuis 1978)