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Au crampon affûté
13 novembre 2006

J moins 25 Part 2

Troyes 0-4 Monaco
Il y a des hold-up qui prennent des airs plus réalistes que celui-ci.
En était-ce bien d’ailleurs ? 4-0 à l’extérieur.
Monaco a des sursauts de moribonds, une sorte d’ultime érection du défunt. Et c’est Troyes qui en a fait les frais.
Trois buts bien remontés en contre alors que l’équipe du Rocher était à dix contre onze suite à une main volontaire sanctionnée.
Rien à reprocher, sauf du réalisme au 11 troyen.
Alors, dit-on, il y a des matchs pendant lesquels, il est clair que l’on ne peut marquer.

Sans doute les marseillais, forts de leurs quatrième défaite de rang en championnat (5 à la suite avec la Coupe de la Ligue) doivent-ils avoir une opinion sur le sujet pour ce match où Lille aura su mettre la balle au fond.
Un match nul n’aurait pas été volé.
Un mi-temps terne éclairée par ce ballon récupéré aux vingt mètres marseillais, un une deux d’école et Bodmer fait un crochet qui ouvre l’étau olympien, place un tir adroit en lucarne gauche.
Du genre de but marqué où normalement, le dimanche matin sur une pelouse picarde, vous regardez le faible public, vous levez les bras en V dignement, à la Cantonnade, et vous regagnez les vestiaires, fier et satisfait du devoir accompli avec prestance. Le match mérite de s’arrêter là.

Mais Bodmer n’est qu’un professionnel alors il revient avec les siens pour une seconde mi-temps plus enlevée, plus digne de ce que les commentateurs de la chaîne cryptée appellent modestement un match de Champion’s League.
Les deux équipes auront plusieurs occasions de marquer et Lille gagne à la fin.
Deux choses à retenir, bon ok trois. 

1/ Ribéry a le niveau des grands joueurs puisqu’il imite désormais Micoud. C’est tout l’art des grands joueurs de savoir se faire oublier pour apparaître au grand jour sans que personne ne s’y attende.
Micoud depuis le début de la saison et Ribéry depuis le parc des Princes. 

2/ Le second geste à retenir après la frappe de Bodmer fut le tacle de Keita sur Niang dans la surface lilloise.
A Clairefontaine, on doit appeler ça : le tacle glissé qu’il ne faut jamais faire.
Hormis la probabilité qu’un arbitre sensible siffle un penalty (par exemple, prenons Stéphane Bré) car l’action était spectaculaire et son intensité ne pouvait arriver au firmament que par une erreur d’arbitrage et un penalty tiré trois fois à cause des joueurs envahissant les 18m pendant le tir (le penalty est marqué la première, raté la seconde et tiré sur la transversale la troisième), il fallait être sévèrement équipé pour s’imposer sur ce geste défensif limpide.
Niang n’a pas le temps de voir venir quoi que ce soit, tout juste sa vision périphérique doit-elle entre apercevoir un TGV à sa droite.
Le tacle est viril mais correct. Parfait donc.
Et ce qu’il y a de plus extraordinaire (pour reprendre le vocabulaire d’Alex Ruiz), c’est de se dire qu’à 5 cm près, Niang comptait sa malléole et les tous petits os de sa cheville pour les offrir à ses enfants comme des osselets de cours de maternelle.
Et ça, pour un joueur de dimanche matin qui tacle à moissonneuse batteuse rabbattue, emportant veaux et cochons à chaque passage de charrue défensive, cela représente la perfection du sillon agricole sur gazon vert.

3/ L’entraîneur marseillais vient de s’asseoir sur un siège quelque peu inconfortable, adouci dans l’avenir par le messie Cissé. 

Lille 1-0 Marseille

Le prochain match au vélodrome contre Valenciennes prend une importance nostalgique toute particulière.

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