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Au crampon affûté
24 juin 2006

Kronique N°25 - La pénitence

Pardon Raymond, j’ai douté.

Certes, tu as fait sortir Vieira dix minutes avant la fin, toujours dans le but de lui faire profiter d’une standing ovation, comme Zidane à trois minutes de la fin du dernier match. Vieira fut énorme comme rarement un joueur le fut.
Dix minutes, trois minutes, quelque chose me dit que tu te lâches Raymond.
D’autant que tu avais remplacé auparavant les deux milieux excentrés (un milieu peut-il être excentré d’abord ?) en faisant rentrer Govou dont on ne sait s’il a touché la balle sauf sur une action où il pensait traverser le terrain en ligne droite et Wiltord qui décidément n’est que l’ombre de lui-même.
Tu as laissé un Makélélé étrangement absent des débats sauf pour distribuer des passes aux togolais. 

Ton coaching me plait, Raymond car je n’y comprends rien et c’est bien la preuve que je n’ai absolument pas les compétences d’un professionnel du football et donc que toutes mes remarques ne sont pas fondées. 

Mais j’ai douté Raymond. Je m’excuse. J’ai pourtant dit précédemment que c’est à la fin qu’on comptera les points. Mais à la mi-temps, alors que la France devait mener 5 ou 6 à 0, j’avais déjà changé deux fois de caleçon, j’avais déjà balancé les coussins par la fenêtre et mon verre n’avait raté que de peu le téléviseur. Mon poteau, avec qui je tressaillais face à l’écran, devenait blanc ou rouge par intermittence. Nous étions deux adultes mâles à ne savoir si les occasions manquées étaient le signe de la persévérance ou seulement le signe que c’était purement une chiotte de match pourri sous de mauvais hospices.

Tant qu’il y avait 0-0, c’était limpide, nous allions nous prendre en contre, sur la seule attaque togolaise et sur un centre tir dévié rebondissant sur la seule ‘tain de motte de terre d’une taupe allemande élevée par Rumenigge, un but improbable de raccroc.
C’était clair, il suffisait d’attendre, de regarder Ribéry balancer des missiles exocet dans les étoiles, voir Treze(no)goal s’agiter et ne pas cadrer, Henry sprinter dans le vide comme en finale de 100m olympique pour comprendre que le but togolais était inéluctable.

Ensuite, il y eu 1-0. Je restais prostré, les mains sur la tête pendant plusieurs secondes en me disant que non, ça n’est pas possible, on va flipper jusqu’au bout parce que ces andouilles de coréens et de suisses d’en face allaient égaliser.
Le ballon circulait moins nettement dans les jambes bleues et le Togo fut inexcusable en ne cessant de vouloir marquer contre ses anciens colonisateurs. C’est un coup à ce que la France ne se mêle plus de leurs élections présidentielles !

J’ai douté jusqu’au second but Raymond parce qu’il arrive à mon pays depuis 6 ans, le retour de bâton d’une réussite trop présente pendant le doublé 98-2000 et que la réussite se vengeait avec délectation.
L’arbitrage ne fut pas fiable, comme d’habitude et je pressentais une expulsion ou un penalty idiot comme la Tunisie dans l’après-midi.
La France serait donc aux mêmes loges des équipes africaines  pour l’arbitrage orienté de la Fifa ? Il est vrai notre équipe est joyeusement colorée cette année et j’en entends des vertes et des pas mures sur cette constatation extra sportive. Les arbitres de la Fifa ne se fient-ils qu’aux couleurs de peau pour siffler à tort et à travers ?

A 2-0 sur les deux matchs à ¼ d’heure de la fin, nous respirions et les mots d’humour revenaient. Même les mauvaises passes passaient devant nous avec indulgence.
Il faisait frais dehors à 23h. Je me disais que l’essentiel était fait et que le Mondial commençait enfin.

Mais j’ai douté Raymond. Pour me faire pardonner, j’ai fait pénitence ce matin.
J’ai repassé pendant deux heures avec le Best Of de Francis Cabrel 77-87 (véridique).
Puisses tu m’excuser un jour.


PS: hospices, auspices, à cause de l'âge de l'équipe. Non? Bon, désolé.

 
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