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Au crampon affûté
20 juin 2006

Kronique N°18 - La vidéo eXcuse

Même au ruguedeby, il y a la vidéo. Ce n’est pas normal quand même ; pendant le combat préhistorique, ils sont les uns sur les autres à faire je ne sais quoi avec leurs globes oculaires et autres parties pendantes de leurs anatomies anabolisées, ils passent ensuite plus de temps qu’un malheureux match à se pinter au beurre ou se beurrer à la pinte, je ne sais plus, et la Fédération internationale de ruguedeby a autorisé la vidéo pour savoir si le ballon même pas rond a bien touché terre alors qu’il y a deux tonnes de barbaque dessus, en dessous ou à côté ou pour découvrir qui a marché aussi délicatement qu’une danseuse sur le tarin déjà polycoïdal de son adversaire. Si ça se trouve, les autorités filment aussi l’élargissement ou l’aplatissement des pavillons auriculaires.

C’est ainsi que des joueurs sont suspendus (par les gonades) pendant plusieurs semaines pour avoir malencontreusement tatoué la marque de sa pompe sur l’abdomen d’un copain ou pour avoir rangé accidentellement son coude dans l’orbite de son voisin de mêlée. Et c’est ainsi qu’au pays de l’ovalie, les matchs ne se terminent jamais avec un résultat faussé. 

Mais pour de sombres raisons inhérentes à la FIFA, la vidéo n’est pas permise sur les pelouses du Mondial.

Il ne s’agit pas de savoir si les bas (oui, en foot, on ne dit pas chaussettes qui puent, on dit bas) sont assez remontés ou non, si le joueur porte la chaîne en or qui brille sur un torse velu, si Madame Karembeu a mis un wonderbra ou non, si la jambe a fait un angle droit ou seulement 45° au moment où le tibia se cassait, si le joueur a fait un doigt ou un bras d’honneur aux supporters, si la hauteur de l’herbe correspond bien proportionnellement au QI moyen du joueur, si Raymond a rigolé ou non en faisant sortir Zidane contre Trézéguet à 3 minutes de la fin du dernier match. 

Il s’agit, via une fine vision vidéo (même pas d’investissement, il suffit d’écouter Gilardi ou Rolland), de savoir si oui ou merde il y a penalty et si oui ou non, le ballon est rentré dans ce ‘tain de but.
Parce que là, sans blague, on aurait su que le tir de je ne sais plus qui était rentré, également pour la tête de Viera contre la Corée et on aurait refusé de but du géant Crouch à la danse de robot parce qu’il avait tiré la natte de son adversaire Trinidadien en sautant. Et voilà des matchs qui changeaient de physionomie. 

« Ah oui, mais la faute d’arbitrage fait partie intégrante du jeu ».
Elle est belle ton histoire, ça se voit que ce n’est pas toi qui est obligé de marquer deux buts de plus que le Togo vendredi soir prochain avec une équipe tellement apeurée que les miroirs ont été retiré du château qui leur sert de refuge. 

Une baballe, c’est dans le but ou ce n’est pas dans le but, ce n’est pas : c’est dedans mais on ne l’a pas vu et on s’excuse. D’ailleurs, les excuses ne sont pas systématiques. 

Ceux et celles qui ont l’impression que je cherche une excuse valable aux deux dernières prestations de l’équipe de France ont tout à fait raison mais que cela ne leur donne pas la permission de le dire. 

Cela dit, le Mondial de ruguedeby, c’est l’an prochain en France. Plus je regarde un déménageur de deux mètres et de 150 kg courir avec un œuf sous le bras, plus je me dis que finalement, je vais essayer de comprendre la finesse des brutes de cet autre sport.

 
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