Kronique N°14 - Quota de chance
Les journalistes professionnels qui ne sont pas, de ce fait, des footballeurs professionnels évaluent presqu'à raison que le Suisse - France fut le match le plus mauvais depuis le 9 juin tandis qu'Argentine – Côte d'Ivoire fut le plus intéressant. C'est donc, avec une certaine impatience que j'attends les résultats de la deuxième journée du groupe 'de la Mort'.
C’est aussi à ce moment là que je me demande si un journaliste sportif n’est pas un sportif raté. Effectuant une chronique pour la quatorzième fois sur un évènement dit sportif, je retire immédiatement ma question bien que je n’aie pas de carte de presse (sinon on va en conclure que je suis un sportif du dimanche ou de web…).
Lien de cause à effet, je causais avec ma chère dame de mon dialogue unilatéral effectué hier avec Liza. Elle me rétorqua, qu’il devait être bien heureux d’avoir l’avis d’un sportif de canapé sur le football. Ce en quoi, je tiens à préciser que j’ai suspendu toute éventualité d’échange de fluides pour la soirée avec l’humanoïde voisine.
Passons aux matchs du jour (vous remarquerez que mon scénario des matchs d'hier s'est réalisé, après on va dire que... grmf).
La technique et la bonne entente argentine vont faire oublier médiatiquement
la grossesse de Ronaldo (il est gros + il a des malaises = il attend un heureux
évènement. Mais qui est le papa ?).
Et de l’autre côté, la Serbie aura des difficultés à faire oublier
arithmétiquement leur premier match raté.
En fin d’après-midi, la fête de l’école va battre son plein
avec l’inénarrable spectacle de fin d’année.
L’année dernière, fiston passait le plus sombre de son temps à
perturber sa petite camarade dont je ne me souviens pas le nom mais force est
de constater qu’ils se chamaillaient consciencieusement pendant que la maîtresse
tentait d’aligner les chansons.
La cadette gigotait sur nos genoux et nous dégoulinions en
plein soleil.
Cette année, en plein Pays-bas – Côte d’Ivoire (oh ça va, je sais, y’a plus important), les deux
y passent. Je crois que ce sera une véritable heureuse catastrophe artistique. La
motivation y est cependant puisque la petite s’amuse énormément à nous montrer
des pas de danse avec les pattes en l’air. Si ça se trouve, le spectacle ne
comporte pas de chorégraphie en plus.
Juste après le spectacle, je récupère les nains pendant que
leur mère retourne effectuer son devoir professionnel pour sa kermesse scolaire
de fin d’année de son école à elle. Elle a également organisé un spectacle de
danse sur l’air de la gadoue birkinienne. Un ballet de parapluie en plein
soleil, ça devrait avoir du style. Et puais, on est comme ça chez les barnabé,
un poil décalés. Et puisque c’est madame qui a inventé la chorégraphie, j’en ai
déduit qu’elle devait avoir un côté Mia Fry que je ne connaissais pas.
Je sais donc pouvoir regarder en différé le second match du
groupe à la place d’un Mexique – Angola, qui j’avoue ne m’excite pas des
masses.
Les 1/8ème de finale approche doucement avec en
ligne de mire de beaux combats entre nations majeures.
Même si la fête est réussie pour le moment (sous réserve que
les coréens ne viennent pas nous mettre des baguettes dans les crampons), il n’y
a rien de tel que les matchs à élimination directe pour la dramaturgie (oui, j’emploie des termes exagérés si je veux)
et pour découvrir réellement ce qu’ont les équipes dans leurs ventres.
Dans L’Equipe du
jour, les gagnants de 98 sont interviewés pour donner leurs avis sur l’état de
la France 06.
Je crains un peu lire des discours critiques de donneurs de
leçons alors que la fête de 98 n’a tenu qu’à un but en or dans les prolongations
contre le Paraguay, un penalty de Di Vaio sur la barre contre l’Italie, un
exploit incompréhensible de Thuram face à la Croatie. C’est beaucoup
peut-être et je ne suis pas sûr que l’équipe actuelle ait encore la réussite,
chance ?, usée par leurs prédécesseurs.
J’ai tendance à imaginer dans ce Monde que nous avons un quota de
bons et mauvais évènements qui s’équilibrent au bout du compte. Il faut peut-être
juste patienter encore pour remplir de nouveau le récipient de réussite.
Si nous pouvions avoir un Dortmund 06 comme un Séville 82, ça
pourrait aider pour la prochaine compétition.
Je me demande cependant comment font les autres nations ayant
gagnées plusieurs fois.
Je doute soudain de la maturité de mon propos.