Kronique N°5 - Le travail est une pause syndicale
Bon, j’avoue, j’ai été faible. J’ai zappé trop souvent pour
regarder Nadal mettre une rouste au n°1 mondial. Ces matchs à 15h, ça m’épuise,
il fait trop chaud, j’ai des difficultés à suivre. Alors j’imagine à peine ces ‘oranje’
et ces yougoslaves courrir après un gros ballon. Faible match avec un but de
contre d’école marqué rapidement par Robben.
J’avais prévu 2-3 pour les hollandais sans tenir compte de la
météo.
Ah ça c’est un métier les pronostics ! Les observateurs
professionnels de bourrins montés de nains bariolés pour qui le tiercé est leur
dada notent bien que le terrain est lourd et que le jockey sans sucre a mangé
des flageolets pour améliorer la propulsion, et moi, je ne tiens pas compte des
35° sur gazon. Pfff.
Donc, je disais que le tennis m’aérait visuellement plus les
dessous de bras.
L’espagnol voulait regarder le match de 18h et s’arrangeait
donc pour finir au tie-break le suisse.
Mexique – Iran fut plaisant mais j’arrosais mes salades pendant
la seconde mi-temps. Il faisait frais, ça aide pour apprécier. Je regardais aussi
la piscine en plastique que mes gnomes ont ravagés pendant une bonne heure et
qui fuyait désormais lamentablement vers les hortensias. Tout n’est pas perdu.
Le temps de laisser refroidir le canapé et nous regardions le
JT avec cette remarque fondamentale : « ah bah Claire, elle a mis un
chemisier ce soir, ce n’est pas comme son tee-shirt gris du midi ! ».
La Chazal, nous l’appelons Claire.
Les restes de pizza Mont Blanc avec pomme de terre, reblochon
furent difficiles à digérer. Pourtant, il faut savoir souffrir pour être beau l’été
en maillot (j’ai d’ailleurs décidé cette année de faire l’économie d’huile et de
bouée).
Ah ! 21h, le marathon doit s’achever avec Angola – Portugal.
Ne pouvant me retenir, je n’hésitais pas : « C’est
fou, je ne connais pas un seul joueur angolais ! Il ne faudrait pas que j’en
croise un dans la rue, je risquerais de me faire angoler ».
Il fait encore lourd (la température), nous sortons du repas,
bref, aucune réaction de ma voisine de siège.
- angoler ? Je vais me faire angoler.
- angoler, engueuler, c’est ça ?
- bah oui. C’est bien non ? (Je ne sais toujours pas pourquoi j’ai posé cette question).
- …
- bon d’accord.
Le match commençait à peine que Figo faisait un grand pont,
centrait et Pauleta marquait.
J’en revenais pas. Figo et ses bientôt 34 ans venait de faire
un grand pont, un véritable viaduc venu de tellement loin qu’il a dû prévenir
le stade avec un porte-voix caché dans son slip kangourou rouge et vert. J’en
conclus que le défenseur angolais est vraiment très lent au point de n’avoir
pas vu que Figo avait ôté sa remorque pour faire son accélération. Le reste du
match fut un feu d’artifice de tir dans les étoiles avec quelques éclairs maîtrisés
portugais.
Je décidais à un quart d’heure de la fin de sortir du terrain
pour me préserver physiquement et pour finir L’Equipe Dimanche avant afin de débuter cette nouvelle semaine à
jour.
Lundi, le travail reprend. Cela va me permettre de faire une
pause méritée et de commencer ma préparation psychologique pour la fin d’après-midi
de mardi.
N’empêche, Australie – Japon, si les australiens jouent les
matchs officiels comme les matchs amicaux, il va y avoir des sushi sur l’herbe.
A bientôt.
Bon lundi.