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Au crampon affûté
28 novembre 2006

Le Ballon dort

Tenant augustement et poétiquement le tibia de Djibril Cissé dans la main et regardant le ciel ombrageux, je devisais : Il y a quelques jours de pourri dans notre royaume. 

Les années paires qui ne sont pas celles de Championnat d’Europe des Nations, et depuis 1994, il d’usage de donner le Ballon d’Or à un vainqueur du Mondial.
En 1994, Stoïchkov, le bulgare hystéro-agaçant et en 1986, le russe Belanov, font figures d’exceptions depuis plus de vingt années d’élections arrangées (sauf pour nos français Papin 1991, Zidane 1998 et Platini 1983 à 1984, bien entendu).

Donc, il fallait, pour les jurés, qui on le sait, sont compétents en matière de football puisqu’ils représentent leurs Fédérations Nationales, trouver quelqu’un dans le 11 italien.
Faisant fi de la régularité de Thierry Henry et de ses deux finales des plus grandes compétitions de l’année (Ligue des Champions, Mondial), des soubresauts spectaculaires de Ronnie, et d’autres joueurs grandement méritants, les deux premiers élus sont Buffon, le gardien parieur et Cannavaro, l’ex-défenseur de la Juve. 

Point de chauvinisme grassouillets dans mes propos pour le non-sacre de Titi (si tous les joueurs exceptionnels avaient reçus le BO, ça se saurait), mais un juste retour des choses.
Alors qu’on nous a bassiné les écoutilles avec l’image irréprochable que doit avoir un homme public, un sportif de haut niveau, un modèle social, que diantre, un footballeur ; tout ça parce que Zinédine s’est essuyé la calvitie sur un vulgus pecum que Dame Nature a doté d’un caractère grossier et violent en finale sur-médiatisée de Coupe du Monde pour le dernier match de sa carrière non exemplaire ; le choix italien du BO peut faire discuter. 

Donc, discutons.

Buffon et Cannavaro sont de cette Juve accusée à raison de triche et vol de Calcio. Ils n’ont donc pas été champions d’Italie cette saison (juste relégués en Série B, ce qui en soi est un exploit puisque c’était la première fois de leur histoire).
Le gardien Jean-Louis, dauphin de son défenseur central, a été suspecté de paris litigieux.
Lui et son défenseur central n’ont pas été inquiétés dans la déferlante Moggi mais en ont bénéficié pour mettre en valeur (doper) leurs performances.

Ils ont plus ou moins navigué dans les eaux troubles de dopage organisé par un système rodé et zélé d’accompagnement médicalisé, mais me direz-vous, qui n’a pas besoin d’un coup de seringue de temps en temps ?

Mais il s’agit du BO tagué 2007.
Nous avons Buffon dont l’évidente importance nationale a sauté aux yeux lors du Mondial allemand, à tel point que l’Italie, d’une pauvresse de jeu rare pour un vainqueur, se retranchait derrière l’ultime rempart. Sauf sans doute, cette épique demi-finale contre le pays organisateur où l’Italie a été contraint de développer ses réels talents offensifs.

Buffon mériterait presque sa récompense de cet arrêt réflexe en prolongations, sur une tête appliquée de Zidane qui pouvait solder la carrière du n°10 de façon presque trop parfaite. En un arrêt, il a défait le meilleur joueur reconnu du Mondial (du Monde ?) avec les conséquences non causales qui ont suivi.
Mais qu’est-ce Buffon depuis le mois de juillet ? Un gardien aisé de Série B à féliciter pour sa fidélité à son club dans le moment le plus tragique.
Une deuxième place au BO peut donc s’offrir sur une prestation d’un seul semestre. 

Quant à Cannavaro, les sunlights de Madrid l’ont appelé. Depuis août, il se complait, sans se forcer, au Real, multipliant de criantes contre-performances indignes de son niveau mondialiste.
Un une-deux contre Lyon l’a mis au désespoir.
Encore une fois, les yeux des jurés se sont appliqués à se fermer le soir du 9 juillet. 

Devait-on donner ce Ballon doré à Cannavaro ?
Non.
Devait-on donner cette deuxième place à Buffon ?
Non. 

Pourtant, me disais-je, pour une fois que l’on reconnaît les valeurs défensives. 

Ou alors je ne comprends pas.
Ou alors je n’y connais rien. 

Tiens, ah oui, peut-être.
Je reprenais alors l’os de Djibril pour tapoter un tambour, juste pour reprendre le rythme de l’année qui arrive.

 

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Commentaires
B
Je crois qu'il parlait du meilleur joueur de la Fifa.<br /> Distinction aussi annuelle mais "officielle" tandis que le BO, ce n'est que France Football.<br /> Un truc comme ça.
L
mais j'ai écouté domenech ce midi qui disait que le vrai ballon d'or serait donné mi décembre !!!<br /> <br /> j'ai dû rater un truc...
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